mardi 30 octobre 2007

A la Toussaint


Si tu ne m’as pas vu faire la tournée des sépultures,
Au jour de la Toussaint, c’est qu’j’étais grippé, je t’assure,
Et au mois de novembre, courir entre les courants d’air,
De cim’tièr’s en cim’tièr’s, c’est comme ça qu’on n’passe pas l’hiver !

C’est pas qu’les fleurs soient chères, ni l’cimetière trop loin
Si je n’te rend pas visite aussi souvent qu’il se doit,
C’est qu’je me dis qu’tu n’as, sommes toutes, besoin de rien,
Qu’tu dois t’plaire dans ton trou puisque je vois qu’tu n’en sors pas !

Et puis pour toi qui aimais les fleurs, quel gâchis imbécile,
Quelle tristesse ce serait de les voir faner dans leurs pots ;
Alors qu’tu t’décarcasses, à faire de l’engrais fertile
Et qu’je n’peux même pas jardiner l’humus de ton caveau.

Mais ma chère disparue, depuis que tes os sont sous terre,
C’n’est pas dans ton cim’tière que je te retrouve, crois moi,
Quand je pense à ces fêtes, que tu m’as offertes de ta chair,
C’n’est pas ce p’tit trou austère qui m’fait l’mieux m’souvenir de toi!


Je te laisse et j’espère, comme dit la forme consacrée
Que « tu reposes en paix »… Mêm’ si je n’m’en fais pas trop.
T’étais pas bien épaisse, t’as pas du être trop emmerdée
Bien longtemps par les vers, ni non plus par les escargots.

Mais j’présume qu’ils ont quand même conclu au festin,
Non, t’étais pas bien grosse, mais quelle pièce de choix !
Z’ont pas du chipoter à t’croquer les fesses et les seins
Sans compter qu’après tout, c’est toi qui offrais le repas.

1 commentaire:

Daisy a dit…

merci cmh